Les merveilles du Hair Congress
C’était une journée riche de promesses… et elle n’a pas déçu ! Le Hair Congress, qui réunit traditionnellement le Community Hair Show, dans l’après-midi, et le Tribu-te Show, en soirée, n’avait pas eu lieu, comme bien d’autres événements, depuis 2 ans… Il s’est enfin tenu, le 12 septembre dernier, et après deux reports, dans le cadre magnifique du théâtre des Folies Bergère (Paris 9ème).
Et la grande nouveauté, c’est qu’il intégrait, pour la première fois, le prestigieux show de la Haute Coiffure Française. L’organisation artistique était en pleine réorganisation, une réflexion entamée bien avant la crise du Covid. Comme annoncé depuis plusieurs mois, elle a ainsi rejoint le navire du Hair Congress, plutôt sous pavillon anglo-saxon jusqu’ici. (Voir l’article : Le Hair Congress accueille la Haute Coiffure Française) L’événement a désormais pour objectif de fédérer et de fusionner le meilleur de la coiffure anglo-saxonne et de la coiffure française, vaste programme !
La nouvelle équipe artistique de la Haute Coiffure Française pour la première fois sur scène © Marwan Moussa
Un objectif qui impliquait aussi que la Haute Coiffure Française modernise son propos et rajeunisse ses équipes, ce qui a été fait ces derniers mois sous la houlette de son nouveau président Pascal Bizolon et de son nouveau directeur artistique, Christophe Gaillet. L’équipe a ainsi été renouvelée à 70%, et rejointe par de jeunes talents aux profils éclectiques (Voir l’article : HCF : une équipe rajeunie). Restait à les voir à l’œuvre !
Au cours d’une matinée riche en émotion, et entièrement dédié à Laurent Decreton, ancien directeur artistique de la HCF et coiffeur terriblement apprécié, aussi bien humainement que sur le plan de la création, l’organisation s’est véritablement réinventée. Peut-être y aura-t-il, par la suite, quelques petites choses à affiner, mais au final, ce qui l’emporte, c’est la fraîcheur de ce vent nouveau et l’équilibre plutôt réussi entre des plateaux hyper créatifs et audacieux, très pointus, un chic contemporain, incarné par la collection « French », et des propositions édito glam’ et efficaces.
Toute la créativité d'Emmanuel Esteban pour la Haute Coiffure Française © E.L./Brunette
Les plateaux collectifs mêlaient les générations et étaient entrecoupés de solos, comme ceux d’Emmanuel Esteban, qui a su adapter son univers onirique et organique aux codes d’élégance de la HCF (mon coup de cœur de la matinée), ou celui de Jean-Baptiste Santens. Une bonne idée, qui a permis de préserver des univers créatifs impossibles à fondre dans un plateau plus « workshop ». Et de laisser la place à des moments d’inspiration pure…
L’après-midi a permis d’enchaîner les propositions pointues des meilleures académies internationales et de leurs équipes françaises : Toni&Guy, Medley Academy, Saco, Noos Education, Davines, Mazella & Partners. Les plateaux, sous la forme de workshops, étaient aussi le plus souvent chorégraphiés, dans des styles très variés.
L'équipe Toni&Guy France © Matthieu Sorey Garnier
Gabin Ahmed pour Medley Academy © Matthieu Sorey Garnier
Plateau Saco © Matthieu Sorey Garnier
Julie Alvarez pour Noos Education © Matthieu Sorey Garnier
Equipe Davines © Matthieu Sorey Garnier
Plateau Mazella & Partners © Matthieu Sorey Garnier
Après la remise des prix du Big One Trophy, le Tribu-te Show a aligné ses talents, en commençant par un Christophe-Nicolas Biot qui entamait et expérimentait là un changement radical de positionnement. Il a été suivi par la très précise Candice McKay, puis par E'S Project, qui nous a permis de revoir le très talentueux Emmanuel Esteban dans un exercice de création virtuose aux colorations éclatantes, en binome avec Sofia Geideby, à travers un show plus radical que dans la matinée.
Christophe-Nicolas Biot © Didier Adam
Candice McKay © Didier Adam
E'S Project © Didier Adam
Sans transition, mais c’est aussi ça le Tribu-te Show, c’est toute la magie d’Alexandre de Paris qui a débarqué sur scène, autour de deux modèles parfaitement coiffés par Frédéric Pavard : extrême pureté et magnifique néo-classicisme pour l’un, influence Grand Siècle twistée par un verso plus contemporain, sous la forme d’une longue tresse, pour l’autre. Deux créations impeccables qui ont plongé la salle dans un ravissement très palpable…
Frédéric Pavard pour Alexandre de Paris © Didier Adam
Avant un nouveau choc culturel, avec l’arrivée du toujours très lumineux Angelo Seminara, qui a présenté sa toute nouvelle technique de coloration. Toujours plus innovant, toujours plus créatif, le coiffeur italien a de nouveau, et de manière différente, quasi hypnotisé la salle. Et clôturé une journée commencée en beauté, et en émotion, avec le visage familier de Laurent Decreton. Comme quoi la coiffure sait parfaitement jeter des ponts entre les générations, les styles, les présents et les absents. Et on en a besoin, plus que jamais…