Un MCB 25 engagé

Ci-dessus : plateau de la Haute Coiffure Française © E.L. pour Brunette
Le salon s'est tenu du 13 au 15 septembre derniers, Porte de Versailles, avec l'objectif de répondre à toutes les demandes.
Ce MCB 2025 était une édition particulièrement attendue… au tournant. Bien sûr, ce grand rendez-vous des professionnels de la coiffure, co-organisé par l’Unec et Standing Events, est toujours un événement très attendu, par les exposants, les visiteurs… et tous les acteurs du monde de la coiffure pro. Ne serait-ce que pour jauger l’état des troupes et l’ambiance générale. Mais cette fois, après la très bonne édition de 2024, au calendrier décalé et très tardif (mi-octobre), on se demandait un peu si le contraste serait flagrant…
En backstage, préparation pour le show de Cyril Bazin © E.L. pour Brunette
Première bonne nouvelle : cela n’a pas été le cas. Avec 47 600 entrées enregistrées (contre 49 917 en octobre 2024), la fréquentation reste stable, bien que légèrement en retrait. Surtout, et d'un point de vue qualitatif, ce MCB 2025 était plutôt de bonne tenue, avec notamment un samedi tout à fait honorable et un lundi qui l’était tout autant.
Une fréquentation qui s'étale
Avec de très bonnes ventes réalisées ce dernier jour par certains exposants, pour une journée traditionnellement dédiée aux étudiants, pour lesquels on le sait, début septembre n’est pas le calendrier idéal. La conclusion s’impose d’elle-même : si la fréquentation a été tout à fait correcte, chiffre d’affaires à l’appui, c’est qu’il y avait sans doute aussi beaucoup de pros bien établis ce lundi, à même de passer des commandes…
Aline Tacite sur la 360° Stage © E.L. pour Brunette
Une tendance à l'étalement de la fréquentation pro sur les 3 jours peut-être à surveiller, qui serait aussi le fruit du programme assez riche du lundi, depuis des années (shows, mais aussi remises de prix, conférences, workshows…). Certains marchés, comme celui des boucles, ont cette année fait l’objet d’un programme dédié (avec, notamment, Aline Tacite sur la 360° Stage et Daba Diokhané en conférence, dimanche, Murielle Kabile de nouveau sur la grande scène, lundi…) tandis que les exposants de cette « niche » qui n’en a jamais vraiment été une sont de plus en plus nombreux (Les Secrets de Loly, Kalia Nature, Beauté Insolente, Les Ateliers Crépus, La Bouclette…).
Avec les intervenants de ma conférence sur les Tendances Coloration © E.L. pour Brunette
Bref, qui dit offre plus riche et plus aiguisée dit visiteurs plus susceptibles d’être au rendez-vous. Quant au dimanche, sans surprise, les coiffeurs étaient bien là. Avec néanmoins des disparités de fréquentation selon les endroits du salon, notamment ceux qui n’étaient pas sur le chemin de la scène, de la 360 Stage ou des HairWorld…
Des conférences et des workshops qui explosent
A noter, également, des conférences qui se professionnalisent, certaines pleines à craquer, d’autres moins, mais avec un public néanmoins attentif et concentré, qui ne considère plus nécessairement l’espace conférence comme un espace de « repos » (comme cela pouvait être le cas il y a quelques années). De véritables affluences, aussi, parfois, sur la 360° Stage, comme celle liée à l’intervention d’Océane Avakian, digne d’une rock star devant un public conquis et dépassant de loin les rangées de fauteuils attribuées, dimanche, ou encore celle liée au concours European Barber of the Year, samedi.
Océane Avakian sur la 360° Stage © E.L. pour Brunette
Et de bonnes idées, comme les conférences destinées aux jeunes, à la découverte des différentes facettes du métier, celle de Real Campus par L’Oréal, avec d’anciens étudiants et, le lundi, différentes remises de prix, comme je le soulignais plus haut. Dont celle du Concours Edito qui aujourd’hui, avec ses 9 catégories, sa quarantaine de finalistes et sa douzaine de sponsors draine fatalement un public à part entière, et qui plus est particulièrement investi.
Des initiatives engagées
A noter, également, la conférence de presse des Professionnels de la Coiffure, samedi, qui faisait écho au lancement du mouvement l’année dernière au MCB. Le nombre d’entreprises participant à l’opération a augmenté, et ce collectif est à l’origine d’une campagne de vidéos qui sera visible sur les réseaux sociaux à partir de mi-octobre, avec pour objectif, comme promis, de valoriser les professionnels de la coiffure.

La remise des prix du Concours Edito © Pascal Latil
Bref, un MCB qui reste sans doute à parfaire, avec moins d’exposants (et certains pas à leur place), mais qui s’avère de plus en plus engagé et à l’écoute des enjeux du moment. A savoir : faire (re)venir les jeunes dans la filière, les consommateurs dans les salons, mieux répondre à toutes les demandes (comme celle des cheveux dit « texturés », des hommes ou de coloration végétale), valoriser les talents et informer les visiteurs des tendances, en termes d’offres salons comme de parcours client. Plus de prise en compte du business, et de l’impérieuse nécessité d’attirer et de former sans délaisser les shows : un équilibre délicat mais à maintenir, voire à accentuer.