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Meilleurs Ouvriers de France : les résultats !

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(Epreuve de Coiffure de mariée, par Stéphanie Comte © Joaquim Dassonville)

Décalé par la pandémie, le prestigieux « concours » des MOF (qui en réalité, est plutôt un examen) a dévoilé ses résultats il y a quelques semaines. Et jolie surprise, non seulement il y a 5 lauréats cette année dans la coiffure, mais encore, ce sont 4 femmes, sur ces 5 lauréats, qui ont été distinguées :  Justine Arquillière (42) - Pascale Caccarro (55) - Stéphanie Comte (74) - Sylvain Lipinski (62) - Gwendoline Travard (42)

Une évolution notable, confirmée par Denis Wittmer, le président de la classe coiffure, un professionnel très engagé dans la formation, titulaire d’un double Brevet de Maîtrise (femme et homme), installé à Mulhouse : « C’est vrai qu’il y a plus d’hommes lauréats d’habitude. Il y avait plus d’hommes inscrits, mais finalement, en termes de résultats, elles ont été meilleures. » Vu la forte proportion de femmes dans la profession, on retombe peut-être enfin sur un schéma plus logique, et la fin d’une certaine auto-censure féminine ?

 

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Les réalisations de Pascale Caccaro et Stéphanie Comte © Joaquim Dassonville

 

Quant à la proportion globale des inscrits (une centaine, pour 11 finalistes), elle est honorable et dans la moyenne des autres professions… mais évidemment encore bien loin des métiers « stars » comme la restauration (avec un millier de prétendants inscrits). Cet examen, qui sanctionne un certain niveau d’excellence évalué par des pairs, a normalement lieu tous les 3 ans. Il délivre le titre « Un des meilleurs ouvriers de France », un titre « à vie ». Il concerne 240 métiers, qui organisent chacun leur sélection et leurs épreuves, sous la responsabilité d’un président de classe, lui-même en relation avec l’Education nationale. Il est clôturé par le président de la République, à l’université de la Sorbonne, puis à l'Elysée (ce sera le 20 juin cette année).

Une 4ème épreuve en cours de modernisation

Concernant la coiffure, et à en juger par les réalisations de la célèbre 4ème épreuve finale, « l’œuvre », on peut néanmoins s’interroger : si le savoir-faire et la virtuosité technique sont indéniables, la création artistique reste assez encadrée, et assez classique… Pourtant, cette épreuve, la plus « libre » des 4 (les 3 autres épreuves finales, plus commerciales, étant une transformation coupe couleur, une coupe homme avec taille de barbe, et la coiffure de mariée) a déjà été modernisée. Elle s’est en effet substituée à celle de la « coiffure historique », il y a une quinzaine d’années, et on demande aujourd‘hui aux finalistes de présenter un moodboard (une planche d’inspirations) et de dévoiler leur univers, leurs propres idées. Ils sont jugés sur la qualité de leur réalisation mais aussi la cohérence de leur message.

 

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Focus sur la création de Sylvain Lipinski  © Joaquim Dassonville

 

Pour l’évolution de cette épreuve très particulière et emblématique, Denis Wittmer reste confiant : « Je travaille à moderniser cette épreuve depuis que je suis arrivé, en 2017. Nous partons de loin, avec la ‘’coiffure historique’’ qui était imposée précédemment. Les MOF, c’est une vieille dame, on fait bouger les choses doucement. L’idée, pour cette épreuve, c’est d’aller vers de l’Avant-garde épurée. On y va. Il nous faudra encore à peu près deux promos pour y être, avec des écritures de sujets allant progressivement dans cette direction, mais on va y arriver. D’autant que nous avons le soutien de l’Education nationale et des professionnels. »

 

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Les réalisations de Gwendoline Travard, Justine Arquillière et Sylvain Lipinski  © Joaquim Dassonville

 

Il ne faut pas oublier, non plus, les 3 autres épreuves finales, plus en adéquation avec le travail en salon, et le credo des MOF, quelque chose comme : « de l’ordinaire faire surgir l’extraordinaire ». A savoir qu’à travers des réalisations proposées par les meilleurs représentants de ces métiers au quotidien, on doit pouvoir déceler l’excellence et la maîtrise technique, dans le moindre détail… Le prestige des MOF n’est donc pas près de s’éteindre. De l’avis même de Denis Wittmer, distingué comme « un des meilleurs ouvriers de France » à 24 ans, « ce titre apporte évidemment énormément en termes d’image, et de satisfaction personnelle, mais financièrement on s’y retrouve aussi, surtout si on a été distingué jeune. Ça vous propulse ! » De quoi aider au renouveau des MOF coiffure…

30/05/23

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