Ça y est ! Le grand rendez-vous français des professionnels de la coiffure s’est tenu, à Paris Expo, Porte de Versailles, sur 3 jours, du 4 au 6 septembre derniers : le MCB by Beauté Sélection a fait mentir les sceptiques et les frileux, il a proposé une édition de très bonne tenue, centrée sur la coiffure, pour cette session exceptionnelle, et non pas partagée comme habituellement entre coiffure et esthétique.

Si l’on remet dans le contexte, c’est un pari réussi. Il y a encore quelques mois, beaucoup ne donnaient pas cher de cette édition de rentrée, et la considéraient comme hautement improbable, sinon dangereuse ou irresponsable (!). Or, il faut être réaliste et pragmatique : le secteur de la coiffure (comme d’ailleurs celui de l’événementiel) ne peuvent se permettre d’attendre une édition zéro risque, un paysage sanitaire complètement dégagé, sachant qu’au variant delta en succédera peut-être un autre, et encore un autre, et que nous avons maintenant des outils pour réenvisager de vivre et de se rencontrer « en vrai » (le pass sanitaire + le maintien des gestes barrières).

Un petit MCB, mais très qualitatif

Evacuons donc tout de suite la question de la fréquentation et de la taille de ce MCB, qui était un salon de transition, expérimental, de plus petites dimensions et assumé comme tel : la question n’est pas de polémiquer sur la baisse de fréquentation par rapport à 2019, évidente, mais plutôt de se réjouir qu’il ait pu se dérouler, et dans de bonnes conditions. Bref, ne faisons pas semblant d’ignorer que les éditions de 2019 et 2021 ne sont pas comparables : il n’y a pas de sens à mettre en perspective une édition classique et un salon qui renaît de ses cendres après un an et demi de pandémie mondiale…

Show "Je suis venu te dire que je m'en vais..." par Christophe-Nicolas Biot © Pascal Latil

Une fois évacuées les analyses de mauvaise foi, on peut avancer les chiffres. En l’occurrence, avec environ 30 000 visiteurs accueillis sur 3 jours, cette édition 2021 s’en sort plus que bien, enregistrant environ 60% du visitorat de 2019, avec les contraintes et incertitudes que l'on connaît, pour une ambiance générale hyper qualitative : ceux qui ont fait le choix de venir étaient, sans surprise, très motivés, et n’étaient pas là pour se promener… L’inspiration, probablement (avec un programme artistique très riche, dont je reparlerai) ; le business, évidemment.

Les stands étant également moins nombreux, un phénomène de « rattrapage accéléré » a pu se produire pour certaines marques, qui ont bénéficié de l’absence… des autres. C’est ainsi que certains, avec 60% de visiteurs par rapport au format habituel, ont pu se rapprocher des 90% de chiffre d’affaires de l’édition de 2019…

Globalement, pour les exposants, c’est la satisfaction qui prédomine : à l’ambiance hyper qualitative de cette édition s’est bien entendu ajoutée la joie de retrouver, physiquement, ses clients, contacts, mais aussi ses propres équipes et de remotiver les troupes, notamment commerciales.

La grande visibilité des capillaires naturels

Côté exposants, on a pu retrouver, notamment, L’Oréal Produits Professionnels, le leader du marché envoyant ainsi un signal fort de soutien à l’expo et de solidarité avec la profession. Mais aussi le distributeur Delorme, qui fêtait ses 140 ans (avec également un engagement artistique fort), Bleu Libellule, La Boutique du Coiffeur, Divisco, Excel Coiffure, Planity, Treatwell, Eleven Australia France (pour sa première participation), Brazil Cosmetics, Ybera Paris, Vitality’s, Urban Keratin, Saco, Christophe Robin, Raphaël Perrier, Wahl, Babyliss Pro, Osaka, Moser, Olivia Garden, Fiducial, AG2R, l’Unec, 3ci, IFPM, Real Campus by L’Oréal, Calligraphy Cut, Hair Blade… 

Guillaume Fort pour L'Homme, pour le show des 140 ans de Delorme © Pascal Latil

Ainsi que des stands de marques blanches (My Lab, Y Design…), de mobilier (Cindarella, Takara-Belmont, Vezzosi…), de maquillage (NYX, Make Up For Ever…)

A noter, les marques positionnées sur le segment de la cosmétique naturelle, ou d'esprit naturel, et engagées, en ont profité pour confirmer leur percée et gagner en visibilité, autour de Marcapar, René Furterer, Patrice Mulato, Holi, Les Secrets de Loly, Maria Nila, Végétalement Provence, Végétal Emoi… Tandis que le segment de la coiffure homme était aussi représenté, avec des marques déjà installées ou de nouvelles gammes (Tonsor & Cie, Chopperhead, The Barberstation, Pure Men Tolerance, The Bearded Chap/ O’Barbershop…). (Listes non exhaustives).

Des shows événements

Côté shows, workshops et conférences, un programme riche et ambitieux était également proposé : voir mon article récapitulant toutes les scènes et interventions ici. Parmi les temps forts, le dimanche après-midi, les shows événements de Christophe-Nicolas Biot, pour sa tournée d’adieux, de Delorme, pour ses 140 ans (avec une affiche magnifiquement partagée entre Cyril Bazin et Guillaume Fort pour L’Homme sur le thème des 7 péchés capitaux), le superbe et très classieux plateau d’Intercoiffure France autour de « La Parisienne », mais aussi, le lundi, les shows de Damien Roux pour Didact ou de Loris Hug et Amine Badaoui. Sans oublier les créations oniriques de Beata Bourillon ou de Raphaël Perrier, en mode « enchantement », toujours…

Show "La Parisienne" par Intercoiffure France © Pascal Latil

A noter, cette rentrée était celle de Loris Hug, dont les qualités de coach ont été confirmées par différents concours, sa fille Valentine Hug remportant le trophée New Face, Stéphanie Michel, dont il était le mentor, celui d’Emergent Talent, et Amine Badaoui celui du Big One Trophy catégorie Young Talent au Tribu-te Show, une semaine plus tard…

Au rendez-vous de la Grande Scène, le dimanche et le lundi, les coiffeurs étaient aussi, simultanément, sur les workshops et dans les allées : alors que j’étais sortie des shows, pleins, pour un rendez-vous dimanche après-midi, j’ai été étonnée de voir que le MCB, côté expo, était tout aussi bondé… Au final, un format plus petit mais qui a rassemblé sinon les meilleurs, du moins les plus engagés, que ce soit côté stands, scènes, conférences ou visiteurs, dans un format plutôt agréable et avec un climat d’affaires et une affiche artistique très qualitatifs. Bref, un MCB petit, mais costaud. Et de bon augure pour la « vraie » reprise, avec tout le monde, cette fois, on l'espère, les 10, 11 et 12 septembre 2022 !

Le concours des Hair Artist Awards 

Avec son nouveau format, le concours des Hair Artist Awards, organisé en partenariat avec l’Académie Raphaël Perrier et l’Unec, bouleverse un peu la donne des épreuves traditionnelles ayant lieu au MCB, et se substitue avec modernité aux concours de l’OMC, impossibles cette année. Tout en ayant vocation à durer, bien sûr !

Un nouveau format qui a su attirer près de 150 compétiteurs, lesquels ont été soumis, sur deux jours, à des épreuves originales ne nécessitant aucune préparation particulière : une réalisation de coupe femme après une Master Class, qui a donné lieu à une pré-sélection drastique. Les candidats ainsi sélectionnés ont ensuite été soumis à une 2^ème épreuve, celle de la coupe homme (inspiration sur photo). Les 10 derniers finalistes ont enfin dû réaliser un chignon (inspiration libre).

• Bravo à eux et à tous les participants !