Léna Dubost : l'art et la rigueur

Elle fait 4 heures de sport par semaine – et a pratiqué les arts martiaux. Le CrossFit, la course, elle continue. Elle a été fleuriste pendant un an. Elle a fait 3 semaines de stage à Milan, dans un salon, en BP. Elle a passé 3 jours à Helsinki en Finlande, il y a quelques mois, pour un projet scolaire. Elle souhaiterait écrire un livre. Et, en octobre dernier, elle a remporté le Prix Etoile Montante du Concours Edito 2024... Qui est donc Léna Dubost, jeune femme native de Béziers au tempérament hyperactif, éminemment curieux, mais aussi très mature et très rigoureuse ?
Une vocation, et une passion
A 25 ans, ce n’est pas qu’elle brûle les étapes, mais elle va vite, très vite. Comme beaucoup de jeunes femmes et de jeunes hommes de talent dans le secteur coiffure, qui met le pied à l’étrier très vite à ceux qui le souhaitent, qui osent. Les personnalités douées peuvent ainsi s’y exprimer plus précocement que dans un tas d’autres métiers…
En pleine préparation pour son dossier du Concours Edito 2024 © D.R.
CAP, Mention Complémentaire, BP, la jeune femme, avide de connaissances, a fait tout le cursus. La coiffure, c’est une vraie vocation pour elle, depuis toute petite. « Je ne sais pas d’où ça me vient, je n’ai aucun coiffeur autour moi. C’est comme si c’était naturel : j’ai toujours su que je voulais faire ça… »
Je ne sais pas d'où ça me vient. C’est comme si c’était naturel : j’ai toujours su que je voulais faire ça…
Par chance, ses parents ne s’y sont pas opposés, ils l’ont même soutenue, même si son père était un peu réticent, au départ. « Je n’avais que 14 ans, je partais en internat… C’était plus ça que le métier en lui-même. » Et de préciser : « Mon père est mécanicien agricole, c’est un métier passion pour lui. D’une certaine manière, je pense que j’ai hérité de cette dimension du métier manuel - passion. »
...et la photo finale, dans un dossier qui lui permet de décrocher le Prix Etoile Montante et le Prix Tendance au Concours Edito 2024 © D.R.
Pas de coiffeurs dans son entourage, non, mais elle a quand même appris cette année que son arrière-grand-père, du côté paternel, s’il n’avait pas le diplôme, coiffait toutes les femmes de son village pendant la guerre… Comme un petit clin d’œil de l’histoire familiale.
Des hésitations...
Passionnée par la coupe, femme mais aussi homme, Léna a travaillé pendant 3 ans chez Jean Vallon, à Montpellier : « J’y ai eu un maître d’apprentissage incroyable ! »
Pourtant, après ses études, sa première expérience en tant que collaboratrice dans un salon, sous une grande enseigne, la déçoit. Elle ne correspond pas à sa vision de la coiffure. Un peu trop à la chaîne, pas assez d’échanges humains : elle devient fleuriste, pendant un an. « Mais la coiffure, j’y pensais tout le temps ! A la fin de mon contrat, je repars dans un salon de coiffure, sous l’enseigne Saint Algue. On n’est que 4, il y a pas mal de formation, les Talent Awards… Et ça me plaît davantage. »
Aussi à l'aise en coupe homme qu'en coupe femme © D.R.
Les études étaient censées être finies, mais c’était sans compter la soif d’apprendre et de découvrir de Léna. « En BP, j’avais découvert l’existence de Real Campus, j’avais vu le compte de Zoé Guers (le tout premier Prix Etoile Montante du premier Concours Edito, en 2022). Je m’étais dit : ‘’Waouh ! Moi aussi, je veux faire ça !’’. Bien plus tard, chez Saint Algue, j’ai croisé une jeune femme qui voulait y entrer. Quelques semaines après, j’ai postulé. »
L'expérience incroyable du Bachelor
Et là, c’est le tourbillon du Bachelor Entrepreneur de la coiffure, à Real Campus, et de son alternance entre 3 mois de scolarité, et 6 mois en entreprise. Pour son projet de 1ère année, Léna sollicite la Barbière de Paris, qui accepte. En deuxième année, pour le « Challenge Coiffure » , elle décide d’aller 3 jours en Finlande, en binôme avec Lucie Corvaisier. C’est la première fois que des étudiants projettent de voyager dans le cadre de ce challenge… Les deux jeunes femmes ouvrent une cagnotte Leetchi, cherchent des sponsors. Et en trouvent (parmi eux : Mizutani Scissors et Velecta Paris). Leur voyage est financé.
A Helsinki, avec son binôme Lucie Corvaisier © D.R.
Elles travaillent comme des folles, dès l’aéroport, l’avion du retour, et jusqu’à 2 heures du matin, pour synthétiser leurs visites, leurs interviews. Car elles sont rentrées le dimanche, pour un oral le lundi… « ça s’est très bien passé, mais nous étions épuisées. En termes de timing, c’était un peu trop ambitieux… Je dirais à ceux qui veulent voyager : ‘’Foncez !’’ On a appris plein de choses, passé de bons moments… mais il faut prévoir ça deux ou trois semaines avant l’oral. On n’a pas eu beaucoup de temps pour échanger et traiter toutes nos infos. » Résultat : les filles sont 2èmes à l’oral, au niveau de toute la promo, quand même. L’esprit d’initiative et le travail payent.
Léna Dubost et Lucie Corvaisier © D.R.
De son propre aveu, « la 2ème année est très intense, à Real Campus ». Tout dépend sans doute des tempéraments, aussi, de l’investissement personnel. Mais, quelque chose qui a aidé et aide beaucoup Léna, c’est le sport. Qu’elle étudie ou qu’elle travaille en salon, c’est quelque chose qu’elle considère comme indispensable. Elle en a toujours beaucoup fait (CrossFit, arts martiaux, Karaté Contact, et maintenant, Hyrox), question de tempérament : « J’ai besoin de bouger, de rester en mouvement ». Mais aussi de curiosité : « J’aime beaucoup de choses, j’ai envie de découvrir, de me défouler… ».
Le sport, pour poser des limites
Un esprit sain dans un corps sain : l’expression semble avoir été faite pour elle. Surtout, elle reflète une très grande maturité, pour son âge. Alors que bien des gens, et notamment dans le secteur coiffure, attendent d’être un peu plus âgés, d’avoir un burn out ou un problème de santé, pour découvrir les vertus du sport… « Je vois autour de moi des collègues se mettre au sport, confirme-t-elle. Ça vide la tête, ça fait un bien fou en termes psychologiques, au niveau du mental, de l’énergie. C’est le meilleur moyen pour lutter contre la fatigue physique. Et ça permet aussi de lutter contre les douleurs des TMS en renforçant le dos, les jambes, les épaules, qui sont tout le temps sollicités, dans nos métiers. La clé, pour tenir, c’est vraiment de maintenir une activité physique. »
Le sport demande de la rigueur, une certaine discipline, et permet de faire la part des choses.
Un discours qui commence (un peu) à être entendu dans la coiffure, mais qui reste assez nouveau. « Le sport demande de la rigueur, une certaine discipline, et permet de faire la part des choses. A telle heure, je vais au sport, même si je n’abandonne pas une cliente, évidemment. » Et, depuis le confinement, Léna a mis en place une routine matinale à laquelle elle ne déroge pas : « Je fais 10 ou 20 mn de yoga avant d’aller travailler, c’est fondamental pour moi. »
Léna est aussi une barbière... Ici, au salon Boho Hair Concept. © D.R.
Poser un cadre, des limites, « qui manquent parfois dans le secteur », Léna s’y tient. Elle travaille actuellement, pour la deuxième année, au salon Boho Hair Concept, à Béziers, et sera très probablement engagée dans un nouveau concours, au MCB. En janvier prochain, elle abordera sa 3ème année de Bachelor à Real Campus avec, probablement, l’énergie et la détermination qui la caractérisent. Et avec, déjà, une idée, qui décante, pour le projet entrepreneurial de cette 3ème année. Et ensuite ? « J’aurai besoin de me poser un peu, de voyager. J’ai besoin de recul. » Le recul, elle en a déjà pas mal. Et c’est un sacré atout pour réussir.