Si le sujet est sensible, il est impossible, aujourd’hui, de se voiler la face : il y a désormais les salons de coiffure classiques, que l’on connaît (et majoritairement indépendants), et les coiffeurs free lance, exerçant à domicile, dans des salons physiques (de façon plus « nomade »), ou dans des espaces de co-working « coiffure ».

C’est cette dernière option sur laquelle ont planché Julien Dauger et Nicolas Auber, pas du tout coiffeurs au départ, afin de proposer un espace pensé et aménagé « aux petits oignons » pour les free lance du secteur : La Fabrica. Un lieu cosy, coloré, à la fois design et chaleureux, mêlant joyeusement - et subtilement - références seventies et Art Déco.

Un espace de co-working dédié aux coiffeurs

Cet espace de co-working dédié aux coiffeurs a ouvert en juin dernier en plein cœur du quartier très actif de l’Opéra, à Paris, et se déploie sur 320 m², dont un espace salon à proprement parler de 70 m² (comprenant 3 bacs à shampooing et 9 postes de coiffure), mais aussi des espaces d’accueil et d’attente, ou encore 100 m² réservés aux coiffeurs en sous-sol (vestiaire, cuisine, détente…).

Nicolas Auber et Julien Dauger, les co-fondateurs de La Fabrica

L’idée : proposer aux coiffeurs d’accueillir leur clientèle dans un espace adapté, sans supporter de frais fixes. Ainsi, un coiffeur free lance (auto-entrepreneur ou à la tête d’une entreprise individuelle, titulaire d’un BP ou équivalent, et disposant déjà de sa propre clientèle) peut réserver un fauteuil pour une heure ou une journée (ou plus) et sans engagement.

Focus sur la prestation et le service

L’équipe de la Fabrica (toujours sur place 7 jours sur 7 et de 8h à 20h) gère l'accueil de la clientèle et l’entretien du lieu. Le coiffeur garde la main sur ses clients et gère son planning, la tarification et l'encaissement. Dégagé de toutes contraintes, il peut se concentrer sur sa prestation et son business.

« Nous sommes obsédés par le service », résume Julien Dauger, qui assure côté lessives, ménage et petits cafés pour que les coiffeurs se sentent bien... Sur place, ceux-ci disposent d’espaces de coiffage semi-privatifs, de casiers fermant à clé, de produits et de linge propre.

Ce modèle très répandu aux États-Unis et en Angleterre est assez nouveau en France. Bien sûr, il pourrait inquiéter les salons « classiques » qui doivent déjà lutter contre la « fuite » de certains employés vers des statuts privilégiant la liberté, et qui peinent à recruter. Cela dit, impossible de retenir ceux qui ne sont plus heureux en salons : il va sûrement falloir à apprendre à vivre avec ces différents modèles économiques, qui coexisteront.

« Tout le monde ne peut pas et ne souhaite pas être coiffeur free lance, nuance Julien Dauger. Ce système peut aussi être un tremplin pour un coiffeur en CDI qui souhaite ouvrir un salon, mais qui cherche d’abord à se constituer une clientèle. »

Concentrés sur La Fabrica, à Paris, nos deux ingénieurs (dans la logistique pour Julien, agronome pour Nicolas) comptent passer leur CAP coiffure l’année prochaine pour comprendre encore mieux un secteur qu’ils aiment de plus en plus. Mais leur ambition est aussi, à terme, d’ouvrir d’autres espaces dans les grandes villes de France, en propre ou en franchise, pour développer leur propre marque autour d’un « collectif d’artistes et d’artisans partageant les mêmes valeurs ».

Plus d’infos sur leur site www.la-fabrica.fr, et dans l’interview-podcast que j'ai enregistrée pour HairBeauty365 en marge du dernier MCB (accès gratuit sur simple inscription).