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Eugène Perma : épilogue et nouveau départ

Ça y est ! Le Tribunal de commerce de Paris a enfin tranché, le 14 décembre, après plusieurs mois de suspense. Et c’est l’offre du consortium constitué autour des 3 entreprises Alfaparf, Naturopera et Superga Beauty qui a finalement été choisie pour reprendre et poursuivre les différentes activités du groupe Eugène Perma, lequel avait été placé fin juillet en redressement judiciaire.

Le consortium, qui était le favori des salariés de l’usine du groupe, à Reims, a de surcroît amélioré son offre sociale, et s’engage désormais préserver 213 emplois sur 235 (contre 165 emplois dans son offre initiale). La combinaison de cette offre de 3 entreprises, pour un montant total de 2 millions d’euros, est celle qui a paru la plus satisfaisante au Tribunal de commerce.

 

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Outre la reprise des salariés, cette offre permet de répartir les différentes activités du groupe français entre 3 acteurs différents, certes, mais déjà acteurs industriels dans les secteurs concernés.

L'offre groupée de 3 entreprises

Naturopera, société française notamment spécialisée dans les couches écologiques pour bébés, reprend toutes les marques grand public de soins capillaires et produits dépilatoires (Pétrole Hahn, Eugène Color, Kéranove Naturanova, Nat&Nove Bio, Laurence Dumont Institut…). Le groupe Eugène Perma était déjà en train de réfléchir à la vente de l’activité GMS lorsque ses créanciers lui ont fait défaut.

Quant à Alfaparf, société italienne basée à Milan, elle reprend les activités de distribution aux professionnels, comme Eugène Perma Professionnel, Olaplex ou Amika. De réputation mondiale, solide, l’entreprise milanaise souhaitait s’implanter en France. C’est, certes, une opportunité pour elle, mais cela traduit aussi, sans doute, une vraie volonté de consolidation et de développement.

La société Superga Beauty, entre autres spécialisée dans le conditionnement de produits de beauté et de parfums, reprend elle le site de production d'Eugène Perma, situé près de Reims.

Des salariés repris à 90%

En 2022, le groupe avait réalisé un chiffre d'affaires de 83,7 millions d'euros (contre 86,2 millions un an plus tôt), pour une perte nette de 8,5 millions. Son endettement avait explosé depuis 2019 suite à une crise industrielle qui avait déstabilisé toute la gestion du stock, la crise sanitaire puis l’inflation n’ayant fait qu’aggraver les choses. Le coup de grâce ayant été donné par la défection de ses créanciers. 

Didier Martin, patron de l’entreprise et actionnaire majoritaire, a pris ses responsabilités et a su réagir au bon moment, cet été. Au final, entre l’offre de reprise de salariés améliorée et les départs volontaires, il n’y aura presque pas de « casse sociale », avec 90% des postes préservés. Reste à espérer que les 3 entreprises, dont les offres sont liées, sauront rester fidèles à leurs engagements.

A voir aussi : Eugène Perma en quête de repreneur(s)

 

 

18/12/23

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