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Apprentis : les embauches enfin favorisées

C’est une bonne nouvelle pour la profession : un arrêté du 16 août abroge les quotas d’apprentis en vigueur dans le secteur de la coiffure. Depuis le 10 mars 1992, le nombre d’apprentis était limité à 1 apprenti pour un salon de 2 ou 3 coiffeurs qualifiés, 2 apprentis pour les établissements employant de 4 à 6 personnes qualifiées, et jusqu’à 6 apprentis pour les salons de plus de 15 coiffeurs pouvant encadrer des alternants.

Le nouvel arrêté du 16 août fixe dorénavant à 2 le nombre maximal d'apprentis par maître d'apprentissage (plus si besoin un redoublant). Concrètement, un salon de 3 coiffeurs qualifiés pourra donc accueillir jusqu’à 6 apprentis (au lieu d’1). C’était une demande portée par l’Unec (Union des entreprises de coiffure) depuis longtemps, d’abord par Bernard Stalter, puis par Christophe Doré.

En outre, l’arrêté permet de déroger à ce plafond quand la qualité de la formation dispensée et les possibilités d’insertion professionnelle le justifient. 

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Le sujet était devenu encore plus crucial ces dernières années, avec la difficulté croissante à recruter du personnel qualifié, un problème encore aggravé par la crise du Covid, les confinements et les différentes fermetures administratives. On le sait, un certain nombre de collaborateurs, dans les salons, avaient fini par se lasser et perdre leur motivation. Certains ont décidé de reprendre leur liberté pour créer leur propre structure - souvent en coiffure à domicile -, d’autres ont carrément quitté le secteur.

Former des jeunes pour dépasser le problème de recrutement

« L'augmentation des quotas d’apprentis va permettre aux salons de préparer l’avenir plus sereinement, en termes de management et de gestion de l’entreprise », souligne Christophe Doré, le président de l’Unec. L’idée étant, dans une période de pénurie de personnel qualifié, d’attirer des jeunes et de les former soi-même. « Aujourd’hui, on sent que les jeunes s’intéressent de nouveau à notre secteur, et qu’ils reviennent vers l’apprentissage, continue Christophe Doré. Le fait que les coiffeurs ont été reconnus comme ‘’essentiels’’ lors du 3ème confinement a révélé leur importance dans notre quotidien, et a été très positif en termes d’image. »

S’il y avait eu vers 2013 - 2017 une relative désaffection envers les apprentis, notamment à cause de la baisse des aides sous le gouvernement de François Hollande, l’actuel gouvernement a remis l’accent sur l’apprentissage. Les patrons, parfois démobilisés et fatigués, devraient donc pouvoir de nouveau miser sur les apprentis coiffeurs.

cap coiffure alternance

« Un jeune qui frappe à la porte d’un salon, c’est une opportunité pour l’entreprise, martèle Christophe Doré (qui a lui-même deux salons en Normandie). A condition que l’employeur porte un message à la fois positif et réaliste sur le travail en salon (sans le décourager) : l’apprentissage nécessite temps et patience, le côté shows et paillettes, ce n’est pas le quotidien. Tout se fait par étapes ! »

L'aide exceptionnelle à l'embauche se poursuit

A noter que ce dispositif assoupli (valable pour les contrats d'apprentissage conclus à compter du 27 août 2021) peut se cumuler, jusqu’au 31 décembre 2021, à l’aide exceptionnelle à l’embauche d’un apprenti accordée à tous les chefs d’entreprise, tous secteurs confondusA savoir : 

« C’est une belle victoire pour la profession qui a besoin de former encore et encore, conclut Christophe Doré. Je tiens à remercier Laurent Melin, vice-président de l’Unec, qui a beaucoup travaillé sur ce dossier, ainsi que les partenaires sociaux qui nous ont soutenus. »

Pour mémoire, la coiffure est le 2ème secteur de l’artisanat formant des apprentis en CFA, et comptait, pour la rentrée scolaire 2019-2020, 17 722 apprentis.* Si l’on ajoute les contrats de professionnalisation du secteur, les alternants représentent 17% de l’emploi salarié dans le secteur, qui lui-même employait au total quelques 109 000 salariés en 2020.
 
Un secteur coiffure qui voit peut-être son horizon se dégager, mais dans lequel près de 62% des professionnels affirment, encore et toujours, être confrontés à une pénurie de personnel.**
 
* Source : DEPP & Doc portail de la statistique sur l’éducation et la formation
** Source : Enquête Pôle Emploi sur les besoins de main-d’œuvre pour 2021

 

 

01/09/21

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